Ce roman se lit comme une gourmandise. On a envie d'aller vite pour savoir la suite et parce que ça fait plaisir, mais on a aussi envie d'en garder un peu pour plus tard. Je me suis littéralement régalée à la lecture de cette histoire. Une histoire racontée à la manière de celles du
Père Castor, que le grand-père raconte à ses petits enfants, installés confortablement autour de lui, prêts à boire ses paroles. Ici, ce que le grand-père raconte, c'est l'histoire de son enfance avec ses copains sur l'île de Bonaventure. Et l'aventure, dans les années 1950, sur leur île, il y en a eu !
L'île de Bonaventure, imaginaire, située au large des côtes de la Charente-Maritime, n'est pas sans rappeler l'île de Ré, qui a subi un sort un peu semblable avec la construction du pont dans les années 1980.
Les enfants de Bonaventure sont des enfants qui vivent en totale liberté sur leur île, qu'ils connaissent jusque dans ses moindres recoins. Ils passent leurs journées à l'explorer encore et encore, à bricoler, à glisser dans la boue quand il pleut et à faire des cabanes. A aider leurs parents aussi. Chacun des habitants a reçu un surnom, souvent en lien avec son histoire. Autant dire que quand un non-insulaire débarque sur l'île, il n'est pas toujours le bienvenu, encore moins s'il commence -et c'est souvent le cas- à faire des réflexions douteuses sur la propreté des enfants ou sur le fait qu'ils ne soient pas à l'école.
Parlons-en de l'école. Sur l'île il n'y en a pas. Enfin si. On en a construit une après la disparition du fils Galandier. Ce dernier a quitté l'île à la mort de son père et n'est jamais revenu. On pense que sur le continent, on l'a retenu et mis dans un internat. Alors pour éviter que cela puisse un jour arriver à leurs enfants, les Bonaventuriens décident d'aménager une école sur leur île. Seulement voilà, les enfants ne sont pas toujours assidus.
Un beau jour arrive une lettre du continent, indiquant purement et simplement qu'un Député a décidé qu'un pont serait construit pour faire de Bonaventure une presqu'île. C'est alors qu'on assiste à une organisation hors normes de tous les Bonaventuriens, petits et grands, pour empêcher à tout prix la construction de ce pont. En vain. Pourant la solidarité n'est pas un vain mot sur cette île. Elle rassemblera de nouveau toute la population quand il sera question de contrer un projet de construction d'une station balnéaire en plein dans le marais de Crapaud et Grenouille. Non mais ! Entre temps, un inspecteur est arrivé par le fameux pont, afin d'inspecter l'école. Il enverra très vite une institutrice, mademoiselle van der Slikke, qui saura faire preuve d'une douceur et d'une compréhension incroyables envers ses nouveaux petits élèves. Cette mademoiselle van der Slikke, elle a tout compris. Elle a une imagination débordante dès qu'il s'agit de faire réfléchir et progresser ses élèves. Elle a surtout compris qu'ils savaient déjà beaucoup de choses.
Une belle aventure, dans laquelle les maîtres-mots sont la joie, la légèreté, l'entraide et la solidarité. L'amour aussi. Et la nature. Tout ça raconté avec un humour incroyable, ça fait un bien fou. J'ai vraiment beaucoup aimé faire un bout de chemin avec les gamins de Bonaventure. Et puis l'histoire est ponctuée de jolies illustrations, comme par exemple le vélo hollandais de Mademoiselle van der Slikke.
Je verrais très bien cette histoire adaptée au cinéma et je vais de ce pas la proposer à mes élèves. Merci aux éditions Magnard Jeunesse de m'avoir soumis cette belle lecture.
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